Alors qu’ils sont les premiers inspirateurs de la fameuse Liste au Père Noël, les catalogues de jouets défraient chaque année la chronique avec une question : les images présentées dans ces catalogues sont elles sexistes ? clichés ? misogynes ? poussent-ils les petites filles à rester au foyer et les petits garçons à conduire de grosses voitures ?
Les catalogues de jouets confirment chaque année leur rôle prééminent à la fois pour les enfants et bien-sûr les marques qui paient (souvent très cher) pour y figurer en bonne place. Générateurs de chiffre d’affaire, les catalogues de jouets sont d’abord des invitation aux rêves pour les enfants, qui aiment à s’imaginer en train de jouer à tel ou tel jouet présenté. Dès lors : la mise en scène est obligatoire… mais controversée !
Pourquoi ? Car c’est un peu la vraie vie que les catalogues de jouet représentent. Et lorsque la projection vire à la caricature, il faut s’attendre à générer une réaction. La question se pose : s’agit-il de « sur-réaction » ou bien de réaction légitime, quand certains s’émeuvent qu’une belle double page rose présente ses dînettes, kitchenettes et autres kits de ménage avec le claim « je fais tout comme maman » ? Ces images, chaque année attendues par les enfants qui, rappelons-le, font une liste au Père Noël à base de découpages de catalogues jusqu’à 14 ans pour les 2/3, ancrent-elles une certaine image de la place de la femme et de ce qui doit et ne doit pas lui plaire, idem de l’homme ?
Beaucoup de psychologues et sociologues se sont exprimés sur la question, sans qu’elle soit tranchée. Le bruit médiatique n’est pas toujours celui de la majorité… la question se pose-t-elle vraiment pour les parents ? Pas vraiment, à en croire les parents interrogés dans le cadre du dernier baromètre Noël réalisé par Juniors & Co pour Approuvé par les Familles.
Qu’en penser ? Sans doute la vérité est-elle entre les deux : entre le désir de l’absolue mixité prôné par certains et qui se traduit par des mises en scène où petits garçons et petites filles jouent ensemble au ménage ou à la marchande (bien plus rarement au petit bricoleur ou au pilote de chantier !), et le désir des autres de se contenter de suivre la liste de leur enfant, pour leur faire absolument plaisir.
Dans tous les cas et quel que soit le diktat (celui du marketing ou de la société), rien n’empêchera les enfants de passer par cette phase de projection qui les fait aimer ressembler à leurs parents et les imiter pour faire « comme les grands ». Dès lors : est ce que le changement ne démarre pas à la maison ? Allez : maman au garage et papa aux fourneaux ! On tente ?